COMMENT LE STREETGOLF A TROUVÉ SA VOIX À LA MURE.
Les 44 équipes, soit 88 joueurs, réunis au départ
Il y a des moments dans la vie d’un sport, d’une discipline, où l’ordinaire se déchire pour laisser place à l’inattendu.
Le 25 mai 2025 à La Mure, la finale du Championnat de France de Street Golf ne ressemblait à rien de connu.
Pourquoi ? Parce que derrière l’organisation, il y avait le Wild Shrimp Crew, ce collectif pas comme les autres, qui depuis des années incarne la contradiction, l’audace et la poésie d’une pratique hors-norme.
Le coup de pied dans la fourmilière.
Alexis aka Tutu from Wild Shrimp Crew Streetgolf Team
Tout est parti d’une réunion où Tutu, figure emblématique du Crew, a tellement irrité la fédération avec ses idées farfelues, décalées, qu’il a conclu en lançant :
« Ok, j’organise un truc… mais vous n’êtes pas prêts. »
Cette phrase, à la fois provocante et pleine de défi, fut le point de départ d’une aventure unique : organiser une étape qui ne serait pas juste une énième compétition, mais un manifeste. Un tournoi pour les joueurs sans asso, un terrain de jeu pour rookies et vieux briscards, un espace où le fun l’emporterait sur le résultat.
Un tournoi hors normes, à l’image du Wild Shrimp Crew
Ils étaient 44 équipes, soit 88 joueurs, réunis dans un esprit singulier.
14 trous étaient prévus, avec 5 bonus, mais la réalité a vite pris le pas sur le plan : un trou a dû être supprimé, et le dernier bonus n’a jamais vu le jour, faute de joueurs capables d’y arriver physiquement. La plupart ont trouvé le parcours long et exigeant — surtout les compétiteurs aguerris — tandis que les novices, eux, ont tenu bon, preuve que quand le plaisir prime, on repousse ses limites sans râler. Ce mélange de fraîcheur et d’expérience, c’est exactement ce que voulait le Wild Shrimp Crew : casser les codes, mêler les générations, sortir du cadre.
Une organisation pas toujours parfaite, mais pleine de charme
Pour rentrer dans leurs frais, ils espéraient récolter un peu plus de 500 € lors de la soirée… sauf qu’ils avaient oublié la billetterie.
Mais peu importe : ce qui compte, c’est que la fête ait eu lieu.
À deux, avec le soutien précieux de la mairie de La Mure et la Fédération Sportive de Street Golf — qui prouve ainsi que son rôle est aussi de faciliter l’accès à la pratique pour tous, même ceux sans structure —, ils ont créé un moment unique.
Sur le terrain, Kévin Feat de SGO/Fucking a débarqué, masse en main, pour aider à monter le chapiteau, pendant que les Los Golfos prêtaient aussi leurs bras et leur bonne humeur.
Et comment ne pas saluer Fafou du Mad Studio, qui a signé une scénographie de malade sous le chapiteau, transformant ce lieu en un espace vibrant, à la fois décalé et accueillant ? Sa créativité a donné une âme supplémentaire à l’événement.
Le fun avant tout
Parmi les moments forts, la remise des roadbooks a donné lieu à un duel mémorable.
Un joueur emblématique des FLOG a rejoint le Wild Shrimp Crew le temps d’une compétition. Il a été placé dans le même fly que ses complices de toujours, et le match a été royal. Nico Ben a littéralement pulvérisé son adversaire à coups de triples et quadruples carmélites, pendant que Pierre-Yves, bon joueur, acceptait les offrandes avec élégance — quitte à sacrifier son swing légendaire. Un match retour est déjà dans les cartons, parce qu’au fond, au Wild Shrimp Crew, la compétition est un jeu d’équilibre entre franche rigolade et respect sincère.
Une nouvelle tradition : le peignoir rose
Pour marquer l’esprit unique de cette étape, nous avons inauguré une tradition qui, il se doit, perdurera : récompenser le dernier et la dernière joueuse au classement par un peignoir rose.
Cette idée s’inspire directement du Masters d’Augusta, qui célèbre le vainqueur par une veste verte iconique.
Ici, on retourne la logique : ce sont les derniers qui gagnent le droit d’arborer ce peignoir, symbole d’humilité, de fun et d’esprit d’équipe.
Que cette tradition accompagne les futurs organisateurs de la finale par équipe, pour rappeler que dans le Wild Shrimp Crew, la victoire ne se mesure pas qu’en trophées.
Ce que cette étape dit du Wild Shrimp Crew
Ce tournoi, c’est l’ADN du Crew : un peu bancal, souvent imprévisible, jamais vraiment sérieux, mais toujours généreux.
Un événement où le bitume et l’absurde s’embrassent, où la poésie naît du désordre.
Le Crew n’est pas là pour aligner les trophées (même si, modestement, les trophées étaient très réussis), mais pour célébrer une pratique qui fait sens en dehors des sentiers battus.
Ils regrettent de ne pas avoir eu plus de retours sur ces trophées, et aimeraient savoir où ils trônent aujourd’hui. Si vous avez des photos, n’hésitez pas à les partager.
Pictures above: © Camille Olivieri
Remerciements chaleureux
Un immense merci à tous ceux qui ont rendu cette étape possible :
La mairie de La Mure, soutien institutionnel indispensable
La Fédération de Street Golf, qui prouve que son rôle va bien au-delà des simples compétitions
Tous les joueurs, rookies comme vétérans, qui ont donné vie au tournoi
Les partenaires, qui ont cru en cette aventure et ont contribué à sa réussite
En filigrane
On ne raconte pas ici toute l’histoire du Wild Shrimp Crew.
Mais pour ceux qui savent, cette étape est la preuve vivante qu’une discipline peut se réinventer, se casser les reins, puis renaître plus forte, plus libre.
Et que parfois, tout commence par une phrase lancée comme un pavé dans la mare :
« Ok, j’organise un truc… mais vous n’êtes pas prêts. »
IN ENGLISH PLEASE!!
WILD SHRIMP CREW: THE TOURNAMENT THAT SHAKES THINGS UP
HOW STREETGOLF FOUND ITS VOICE IN LA MURE.
There are moments in the life of a sport, a discipline, when the ordinary is torn apart to make way for the unexpected. On May 25, 2025, in La Mure, the final of the French Street Golf Championship was unlike anything ever experienced. Why? Because behind the organization was the Wild Shrimp Crew, this unique collective that for years has embodied the contradiction, audacity, and poetry of an extraordinary sport.
"Shaking things up."
It all started at a meeting where Tutu, the Crew's iconic figure, so irritated the federation with his wacky, offbeat ideas that he concluded by saying, "Okay, I'll organize something... but you're not ready." This sentence, both provocative and challenging, was the starting point of a unique adventure: organizing a stage that wouldn't be just another competition, but a manifesto. A tournament for players without an association, a playground for rookies and veterans, a space where fun would trump results.
An extraordinary tournament, just like the Wild Shrimp Crew
44 teams, 88 players, united by a unique spirit. 14 holes were planned, with 5 bonus ones, but reality quickly took over: one hole had to be scrapped, and the final bonus hole never came to life—no one had the energy left to reach it. Most found the course long and demanding — especially the seasoned competitors — while the newbies held their ground, proving that when fun comes first, you push your limits without complaining. This blend of freshness and experience was exactly what the Wild Shrimp Crew wanted: break the mold, mix generations, and step outside the box.
An organization that wasn’t perfect, but had real charm
To break even, they hoped to raise just over €500 during the evening… but they forgot to set up ticketing. Still, who cares? What mattered is that the party happened.
The two of them, with crucial support from the La Mure town hall and the Street Golf Sports Federation — showing that its role also includes making the game accessible to everyone, even without a formal structure — created a one-of-a-kind moment.
On the ground, Kévin Feat from SGO/Fucking showed up, mallet in hand, to help set up the big tent, while Los Golfos also pitched in with their strength and good vibes. And how could we not give props to Fafou from Mad Studio, who delivered a mind-blowing stage design under the tent, turning the place into a vibrant, offbeat, and welcoming space? His creativity gave the event an extra soul.
Fun above all
Among the highlights, the roadbook handover sparked a memorable showdown.
A legendary player from the FLOG joined the Wild Shrimp Crew for a single competition. He ended up in the same flight as his longtime teammates — and the match was epic. Nico Ben absolutely crushed his opponent with triple and quadruple carmelites, while Pierre-Yves, being a good sport, gracefully accepted the blows — even at the cost of sacrificing his legendary swing. A rematch is already in the works, because at the Wild Shrimp Crew, competition is a balancing act between pure laughter and genuine respect.
A new tradition: the pink bathrobe
To mark the unique spirit of this stage, we have inaugurated a tradition that will surely last: rewarding the last player in the ranking with a pink bathrobe. This idea is directly inspired by the Augusta Masters, which celebrates the winner with an iconic green jacket. Here, we reverse the logic: it is the last ones who earn the right to wear this bathrobe, a symbol of humility, fun and team spirit. May this tradition accompany the future organizers of the team final, to remind us that in the Wild Shrimp Crew, victory is not only measured in trophies.
What this event says about the Wild Shrimp Crew
This tournament embodies the Crew's DNA: a little shaky, often unpredictable, never truly serious, but always generous. An event where the asphalt and the absurd embrace, where poetry is born from disorder. The Crew isn't here to line up trophies (even if, modestly, the trophies were very successful), but to celebrate a practice that makes sense outside the box. They regret not having received more feedback on these trophies, and would like to know where they sit today. If you have photos, please feel free to share them.
Warm Thanks
A huge thank you to everyone who made this stop possible:
– The La Mure town hall, an essential institutional supporter
– The Street Golf Federation, proving its role goes far beyond just organizing competitions
– All the players, rookies and veterans alike, who brought the tournament to life
– The partners, who believed in this adventure and helped make it a success
Between the Lines
This isn’t the full story of the Wild Shrimp Crew.
But for those who know, this stop is living proof that a discipline can reinvent itself, hit rock bottom, and come back stronger and freer.
And sometimes, it all starts with a phrase thrown like a stone in still water:
“Okay, I’m organizing something... but you’re not ready.”